Des chercheurs de l’Université du Rwanda, en collaboration avec l’Université d’Aarhus au Danemark, ont lancé le projet Cross-Mind. Ce programme de recherche vise à aborder et à réduire les problèmes de santé mentale dans les écoles primaires et secondaires du Rwanda.
Selon l’Enquête sur la santé mentale au Rwanda, 2023, environ un adolescent sur dix à travers le pays est confronté à un problème de santé mentale.
L’étude montre également que les Rwandais âgés de 14 à 25 ans souffrent de troubles psychologiques tels que la dépression, l’anxiété et les traumatismes, entre autres.
Joseph Kalisa, chercheur à l’Université du Rwanda avec une formation en psychologie clinique et l’un des cerveaux derrière l’initiative, a expliqué que le projet Cross-Mind vise à résoudre les problèmes de santé mentale au Rwanda. Des pays comme le Danemark et le Népal devraient également adopter des approches similaires après avoir observé la réponse du Rwanda à des défis tels que les traumatismes et la dépression à travers des initiatives locales.
Le projet de santé mentale aura des réponses culturelles d’intervention à travers une coproduction impliquant des acteurs locaux tels que des psychologues, des enseignants et des étudiants, et suivra un cadre de rapport sur l’approche des adaptations et des modifications élargi (FRAME), et les changements proposés seront examinés par parties prenantes, a expliqué Kalisa.
“Nous aurons une étude qualitative à un seul volet qui couvrira le recrutement et la rétention, la loyauté, l’aspect pratique et l’acceptabilité, dans laquelle des psychologues formeront des enseignants qui dirigeront des sessions académiques dans les écoles”, a-t-il déclaré. il explique.
Kalisa a noté que le projet Cross-Mind impliquera des entretiens approfondis post-session avec des psychologues, des enseignants et des étudiants.
« Nous réaliserons un projet pilote dans 32 écoles, à l’aide de 16 séances, et testerons son impact sur la santé mentale des participants. Les données seront testées et permettront ainsi de prédire comment elles seront utilisées dans d’autres écoles. Nous espérons qu’il y aura une amélioration du bien-être des apprenants », a-t-il expliqué.
Kalisa a souligné que les interventions scolaires intégreront des activités ludiques, sportives, de chant et d’échauffement entre les classes, en mettant l’accent sur la capacité des enseignants à écouter les élèves.
Cross-Mind est un programme quinquennal qui sera testé au cours des trois premières années, tandis que les deux dernières années impliqueront une éventuelle extension et diffusion.
Le Dr Emmanuel Musoni Rwililiza, psychiatre au Rwanda, a expliqué que les troubles de santé mentale les plus courants au Rwanda comprennent, entre autres, la dépression, le syndrome bipolaire et le trouble de stress post-traumatique (SSPT).
Il a souligné que la cause profonde des problèmes de santé mentale est multidimensionnelle et comprend la génétique, la biologie, la formation et l’éducation.
« Les parents sont occupés par les activités quotidiennes, mais les choses les plus importantes dont les enfants ont besoin sont d’affection, de sécurité et de compréhension. Lorsque les enfants ne disposent pas de l’environnement qu’ils devraient avoir, cela peut conduire à une perte de confiance en eux et à une vision traumatisante des situations », a déclaré Rwililiza.
Il a souligné la nécessité d’éduquer les jeunes sur les troubles de santé mentale tels que le trouble bipolaire, afin de lutter contre l’ignorance qui lie ces troubles à la sorcellerie.
Rwililiza a ajouté que disposer de manuels et d’outils de dépistage en kinyarwanda augmenterait la sensibilisation et déstigmatiserait les maladies mentales dans les écoles et la société.
Le Dr Darius Gishoma, chef de la division de santé mentale au Centre biomédical du Rwanda (RBC), a noté que la prévalence importante des problèmes de santé mentale est largement attribuée au génocide de 1994 contre les Tutsi, qui a entraîné de profondes expériences traumatisantes qui continuent de se perpétuer. impactent les deux sexes. les adultes et la jeune génération.
Il a observé qu’au cours des 30 dernières années, le gouvernement et ses partenaires ont déployé des efforts pour relever ces défis. Par exemple, des établissements de santé spécialisés au Rwanda, tels que l’hôpital universitaire neuropsychiatrique de Ndera (connu sous le nom de Caraes Ndera), le centre de réadaptation Huye Isange et le centre de santé mentale de référence de Kigali, offrent des services de santé mentale.
« Les hôpitaux universitaires comme l’hôpital universitaire de Kigali (CHUK), l’hôpital militaire du Rwanda et l’hôpital King Faisal disposent tous de services de santé mentale qui fournissent des services. Des unités de santé mentale sont disponibles dans tous les hôpitaux de district et nous avons déployé des professionnels de la santé mentale dans les centres de santé. Actuellement, 80 pour cent de tous.
AVEC umuringanews.com
