Kenya : au moins 50 corps de fidèles d’une secte exhumés dans une forêt


De nouvelles exhumations, dimanche, portent à plus de 50 le nombre de dépouilles découvertes dans la forêt de Shakahola, située dans l’est du Kenya. Les défunts sont des fidèles de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle, une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour “rencontrer Jésus”.

Depuis plus d’une semaine, plus de cinquante corps ont été exhumés dans l’est du Kenya dans le cadre d’une enquête sur la mort de fidèles d’une secte dont le chef aurait dit de jeûner pour “rencontrer Jésus”, selon un décompte établi dimanche 23 avril.

“Aujourd’hui (dimanche), nous avons exhumé 26 corps, ce qui porte le nombre total à 47” depuis vendredi, a déclaré à l’AFP Charles Kamau, chef des enquêtes criminelles du sous-comté de Malindi (est), précisant que les recherches se poursuivent pour retrouver d’autres corps ou d’éventuels survivants dans la forêt de Shakahola.

Les dépouilles de quatre adeptes de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle (Good News International Church), dirigée par Makenzie Nthenge, avaient déjà été retrouvées la semaine dernière par les autorités.

À la recherche d’adeptes

Des adeptes de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle se cachent toujours dans la forêt. Une fidèle a été retrouvée dimanche par les autorités. Les yeux exorbités, elle a refusé de s’alimenter, avant d’être emmenée dans une ambulance.

“Elle a absolument refusé de recevoir les premiers soins et elle a fermé résolument sa bouche, refusant d’être assistée, voulant continuer son jeûne jusqu’à la mort”, a déclaré à l’AFP Hussein Khalid, membre de Haki Africa, organisation qui a alerté la police sur les agissements de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle.

“Nous appelons le gouvernement national à envoyer des troupes sur le terrain afin que nous puissions aller à l’intérieur (de la forêt) et secourir ces victimes qui sont en train de jeûner jusqu’à la mort”, a-t-il poursuivi.

“Suffisamment d’agents de sécurité ont été déployés et toute la forêt de près de 320 hectares est bouclée et déclarée scène de crime”, a de son côté affirmé sur Twitter le ministre de l’Intérieur Kithure Kindiki, affirmant qu’il se rendra sur les lieux mardi.

Les enquêteurs ont fouillé la zone en raison d’informations évoquant une possible fosse commune.

“C’est un grand coup et un grand choc pour notre pays”, a déclaré à l’AFP Sebastian Muteti, chargé de la protection de l’enfance pour le comté de Kilifi, affirmant qu’il s’agissait de “tueries de masse”.

Onze autres fidèles, sept hommes et quatre femmes âgés de 17 à 49 ans, ont été hospitalisés la semaine dernière après avoir été secourus dans la forêt.

Le chef de la secte placé en détention

Le chef de la secte, Makenzie Nthenge, s’est rendu le 15 avril à la police, avant d’être placé en détention. Selon les médias locaux, six fidèles de Makenzie Nthenge ont également été arrêtés. L’affaire doit être examinée par la justice le 2 mai.

Dans un rapport dont l’AFP a eu connaissance, la police avait dit avoir reçu des informations faisant état de personnes “mortes de faim sous prétexte de rencontrer Jésus après avoir subi un lavage de cerveau par un suspect, Makenzie Nthenge, pasteur de l’Église Internationale de Bonne Nouvelle”.

Selon des médias locaux, Makenzie Nthenge avait été arrêté et inculpé le mois dernier, après que deux enfants étaient morts de faim sous la garde de leurs parents. Il avait ensuite été libéré moyennant une caution de 100 000 shillings kenyans (environ 670 euros).

 

 

 

 

 

Avec AFP


IZINDI NKURU

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